Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Il y a des cinéastes dont on attend particulièrement les films parce que leurs seuls noms sont, presque, systématiquement gage de qualité. Même dans une inspiration moindre, ils sauront, de toutes façons, être au-dessus de la moyenne.

Le tandem Toledano / Nakache appartient à cette liste malgré une filmo, sommes toutes, quantitativement légère (8 films en 18 ans c’est pas mal certes mais pas « ouf » non plus…) mais diablement efficace. Sur ce blog, il n’y a guère que « Samba » qui, peut-être, nous avait très légèrement moins plu.

C’est dire, dans ce contexte, à quel point nous attendions ce nouveau film du tandem. Tel « Hors norme » ou justement « Samba » sans oublier leur mega hit « Intouchables », le duo a pris un sujet en apparence casse-gueule sur le papier pour le transformer en quelque chose de hautement sympathique.

Il faut bien reconnaître qu’une bande d’écolos qui veut refaire le monde aurait facilement sombré corps et âme entre d’autres mains. Chez eux non. Car, ils savent insuffler l’humour qu’il faut pour rendre le tout  léger avec, à l’arrivée, une vraie positivité. Cette joie, les deux compères parviennent même à la faire passer dans des moments sombres. On ne va pas spoiler des moments clés de l’histoire mais tout de même : nous donner le sourire joyeux sur une séquence ô combien noire,  puisque se déroulant en plein Covid et son confinement des plus glauques… il fallait oser et surtout savoir le faire.

Mais voilà, ils savent. Et tout le film est à l’image de cette scène : enjoué, dynamique, drôle évidement et romantique finalement. Pourquoi ils réalisent pas si énormément que cela ? Parce qu’ils prennent le temps d’écrire la meilleure histoire possible. On imagine toutes les possibilités d’histoires qu’ils se proposent, tout ce qu’ils rejettent avant de valider ce qui leur semble le mieux. Et le pari est ici, encore une fois gagné.

Ce film doit aussi sa réussite grâce à son trio de choc : Pio Marmaï est une nouvelle fois épatant. Son aisance dans la dramaturgie comme dans la comédie est la composition parfaite pour convenir au cinéma du tandem Toledano / Nakache. Jonathan Cohen trouve lui rien moins que son meilleur rôle alors que son personnage avait été écrit pour un autre (Alban Ivanov a déclaré forfait peu de temps avant le début du tournage). Il impose son humour pince sans rire qu’on lui connaît accompagné d’une sensibilité que peu de cinéastes lui avait permis d’exploiter.

Et puis il y a Noémie Merlant. Alors autant vous le dire tout de go : on devient très très fan de l’actrice sur ce blog. Elle est drôle, malicieuse, intelligente en plus d’être belle… il y a du Natalie Portman en elle et c’est un big compliment même si Noémie c’est avant tout Noémie… une actrice au talent énorme dont il nous tarde chaque fois de découvrir le nouveau film.

Vous l’aurez compris, on a adoré ici cette « Année difficile » qui est un film qui fait un bien fou. Courez, vous aussi, découvrir ce petit bijou.