« Yesterday »
L’histoire ne nous dit pas si Richard Curtis, le brillant réalisateur de « Love actually » et ici scénariste, a vu « Jean-Philippe » avec Fabrice Luchini et Johnny Hallyday mais il n’en demeure pas moins que le pitch de départ offre beaucoup de similitudes avec le film de Laurent Tuel. Dans « Jean-Philippe », Luchini vivait dans un monde où notre Johnny n’était pas devenu la star que l’on sait et Fabrice était le seul à s’en rendre compte. En Angleterre, c’est en toute logique que ce soit le plus grand groupe ayant jamais existé qui prenne la relève.
Voilà donc un homme qui se réveille un beau matin en constatant que les Beatles n’ont jamais existé. Mais la comparaison avec « Jean-Philippe » s’arrête là. Tandis que Luchini partait rechercher Jojo, notre « héros » ici va vite profiter de la situation pour reprendre toutes les chansons qu’auraient dû écrire le quatuor mythique pour en faire siennes. Et c’est parti pour 1h30 à écouter des chansons de légende tout au long de scènes certes quelque peu inégales mais emballantes pour l’oreille.
Forcément, avec une telle bande-originale, le plaisir est instantané. Reste que le film est un peu trop plombé par un doublon d’histoire qui trouve mal son juste milieu : d’un côté l’ascension fulgurante et logique d’un artiste qui va exploser les ventes de disques et devenir une star. De l’autre il y a cette histoire d’amour entre les deux personnages centraux dont on peine à savoir si elle prend trop ou pas assez de place à l’ensemble.
Autre regret : le manque d’humour. On se demande dès lors si Danny Boyle, qui n’est pas le réalisateur qui nous a fait le plus marrer dans les salles obscures il faut bien avouer, était l’homme de la situation. Celui qui aurait dû être en train de réaliser le 25e James Bond peine à insuffler assez de légèreté à son propos pour que celui ci procure le maximum de plaisir requis.
Que nous trouvions chaque fois une consolation en écoutant « Help », « The long and windmills rose » ou encore le « Yesterday » choisi pour être le titre du film est une chose mais il manque indéniablement ce petit quelque chose qui aurait pu mettre ce film en mode classique du genre au même titre que « Un jour sans fin ». Et l’on réalise surtout qu’après « Bohemian rhapsodie » que les Beatles n’ont toujours pas eu leur grand film qui leur serait consacré. On attend toujours.
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