Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Dans les années 90, TF1 gratifiait ses téléspectateurs de pseudos polars érotiques le samedi soir (en deuxième partie de soirée quand même) dont le jeu caché était de deviner lequel était le plus mauvais puisque ces « œuvres » n’avaient pas dépassé le direct to video outre atlantique, pour dire à quel point c’était médiocre.

« Baby girl » rappelle un peu cette période que l’on espérait pourtant oubliée. Halina Reijn veut rallumer la flamme de ces films qu’affectionnait notamment Michael Douglas. C’est oublié que « la trilogie sexuel », c’est ainsi que Douglas définissait ses films « Liaison fatale », « Basic instinct » et « Harcèlement » avaient Adrian Lyne, Paul Verhoeven et Barry Levinson derrière la caméra. Soit donc des cinéastes qui savaient insuffler autre chose que du cul dans leurs films.

#meetoo obige, Michael Douglas s’appelle désormais Nicole Kidman qui nous sert un personnage de frustrée sexuel qui compense son désarroi en occupant un haut poste de PDG au sein d’une grande entreprise.

Elle va donc aller vivre son « Été 42 » à elle avec un jeunot qui s’est repassé en boucle la série des « 50 nuances de Grey » en se disant que ça serait rigolo de se faire « une vieille » à qui il ferait boire du lait dans une écuelle par terre tel un chien. D’ailleurs, pour les neuneus qui n’auraient pas compris, la cinéaste nous fait une petite séquence final avec un vrai chien…

Que dire de ce « Babygirl » si pathétique du début à la fin alternant scènes sadomaso et déni de ces moments de son héroïne ? Le film atteint des sommets de nullité qu’on pensait plus voir en 2025.

Dans ce désastre, seul Antonio Banderas tire son épingle du jeu. Et c’est bien là un des autres problèmes majeurs du film : comment une femme qui a pour mari un bel espagnol qui dégage une animalité si sexy peut-elle se laisser séduire par un petit jeune au charisme d’un porte manteau ? C’est une énigme que l’on n’a pas réussi à résoudre sur ce blog. De même se demande t-on encore comment Nicole Kidman a t-elle pu se commettre dans ce naufrage dont le prix d’interprétation à Venise nous échappe lui aussi…