"Blanche-Neige"
Le voilà, ce fameux "Blanche-Neige", qui sort après avoir traversé moult tempêtes : cela a commencé par le choix, jugé scandaleux par les puristes, d'engager Rachel Zegler dans le rôle-titre. La star de "West Side Story" ne serait pas vraiment blanche (!!!) et ne pourrait convenir pour interpréter un personnage dont le prénom, rappelons-le, n'est pas lié à la couleur de sa peau, mais à sa naissance coïncidant avec un jour de neige...
Passé ce premier wokisme porté avec fierté par l'équipe Disney, il fallut faire face aux remarques de Peter Dinklage, s'étonnant qu'une histoire mettant en avant sept nains vivant dans une grotte puisse être mise en chantier. Propos presque aussitôt contrecarrés par un autre acteur nain, Dylan Postl, regrettant les accusations de la star de "Game of Thrones", alors que les rôles pour des personnes de petite taille ne sont pas légion.
Si l'on ajoute à cela des commentaires un peu maladroits de Rachel Zegler sur le "Blanche-Neige" de 1937 et ses prises de positions politiques, immiscées dans les campagnes promotionnelles, en soutien à la Palestine sous l'œil de sa partenaire Gal Gadot, d'origine israélienne, rappelons-le, on comprendra aisément pourquoi la sortie du film a été retardée de trois ans après la dernière journée de tournage...
Pré-condamné par des spectateurs ayant, dès lors, décidé que le film ne pouvait être autre chose qu'un navet, il convenait, ici, de le défendre quelque peu puisque nous l'avons bien aimé.
Alors, certes, ce n'est pas un grand film et il ne le sera jamais. Tout n'est pas réussi. C'est surtout la gêne évidente de Disney face à ces fameux sept nains, jamais désignés comme tels dans le film, pour lesquels il a été décidé de les renommer "créatures de la forêt" dans tous les manuscrits racontant le synopsis du film. À l'écran, ils apparaissent sous la forme peu heureuse de personnages mal remodelés en images de synthèse, ce qui contraste avec les vrais acteurs du film.
Du reste, c'est le seul (gros) loupé d'un film dans lequel on se laisse aisément embarquer. Justin Paul et Benj Pasek, à qui l'on doit les chansons cultes de "La La Land", ont été recrutés pour ce "Blanche-Neige", et la réussite des numéros musicaux du film leur doit beaucoup.
De même, le duo vedette féminin fonctionne à merveille : splendide Maria pour Spielberg, Rachel Zegler récidive dans un rôle taillé sur mesure pour elle. La mimi actrice excelle sans forcer en montrant une aisance évidente. Face à elle, Gal Gadot prend un plaisir évident à jouer la méchante reine. La belle Wonder Woman s'amuse avec un personnage où il y a tant à créer pour la rendre la plus épouvantable possible.
Alors, évidemment, on aurait aimé plus d'imagination dans la mise en scène, mais Mark Webb n'est pas Tim Burton ; le cinéaste se contente de son statut d'honnête faiseur en nous garantissant, cependant, un film d'aventures de bonne facture qui a pour but de ne froisser personne.
Incontestablement, ce "Blanche-Neige" ne mérite pas la méchanceté qui lui tombe dessus. À titre de comparaison, il est bien meilleur que le récent "Mufasa", tentative foireuse qui tente de donner vie à des animaux en les faisant parler comme des humains. On prend un plaisir évident pendant presque deux heures et c'est bien là le principal. Vos enfants adoreront.
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