Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Énième film carcéral ? Oui mais pas que. Pas seulement. Le film se distingue d’entrée de jeu avec sa gardienne de prison mutée dans un univers carcéral composé d’hommes. C’eût pu être là matière à faire un film entier sur ce sujet mais, à dire vrai, les relations, pas forcément tendues d'ailleurs, entre cette frêle jeune femme plus solide qu'elle n'y parait et "ses" détenus" ne représentent qu'une partie de l'intrigue. Car Demoustier, qui n'avait plus réalisé de longs depuis "La fille au bracelet" il y a quatre ans déjà, préfère choisir une autre piste accompagnée d'un brillant montage trompe-l'oeil que dont on saisit que vers le milieu du film toute l'ingéniosité.

Sitôt que les pièces du puzzle rassemblées, le film bascule dans un authentique thriller ultra intelligent tandis que les deux heures du film passent à la vitesse grand V tant chaque scène est bien construite souvent accompagnée d'une tension palpable dont on se demande comment l'héroïne va la finir.

Le film doit beaucoup sa réussite à son premier rôle,  Hafsa Herzi,  qui impose une présence remarquable dans le (quasi) unique rôle féminin du film. Elle apporte punch et sincérité à ce qui est indéniablement un de ses meilleurs rôles.

Au delà de l'actrice, le cinéaste a obtenu le meilleur de chacun de ses partenaires de jeu, tous remarquables.Mention spéciale à Moussa Mansaly dans la peau du mari ainsi que Michel Fau commissaire quelque peu dépité.

Certes le film a ses petits défauts : les prisonniers apparaissent quelque peu trop sympathiques (ils ne sont pourtant pas, à priori, enfermés pour rien...) et les premières motivations de l'héroïne quant à basculer vers le "côté obscur" paraissent peu claires et crédibles.

Mais, cela serait une belle erreur que de ne pas aller découvrr ce film prenant d'un bout à l'autre qui sent bon les nominations aux César 2025...