Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Même s’il s’en défend quelque peu, et n’aime pas trop ces comparaisons, « Equalizer » est à Denzel Washington une saga assez similaire à celle de Keanu Reeves avec les « John Wick » et Liam Neeson avec les « Taken », ce dernier étant plus ou moins celui qui a relancé le genre, homme solitaire mais peu fréquentable à qui se frotte des méchants qui auraient mieux fait de passer leurs chemins.

La comparaison est telle que, à peu de choses près, le scénario d’un film d’une saga pourrait être réutilisé pour une des autres. Cela étant dit, les films s’enchaînent avec une quasi garantie, pour les fans du genre, de passer un bon moment.

Ce troisième opus de « Equalizer » ne fait pas exception à la règle avec son scénario qui lorgne quelque peu sur celui des « 7 mercenaires » ou comment un village est racketté par une bande d’affreux qui vont devoir en découdre avec notre héros. Mais, à la différence des « 7 mercenaires » (dont le remake avait pour vedette un certain Denzel Washington…), Robert McCall est l’incarnation d’au moins six des personnages du classique de John Sturges à lui tout seul : il est un meneur à la Yul Brynner, cool tel un Steve McQueen, agile au couteau tel James Coburn, se fait ami-ami avec les enfants comme Charles Bronson, rigolard comme Brad Dexter et a un passé douteux tel Robert Vaughn. Seul mercenaire qu’il laisse de côté, car inexploitable pour lui, celui du jeune et inexpérimenté Horst Buccholz qui prend, de ce fait, les traits de la charmante Dakota Fanning.

L’ensemble donne un film efficace et rythmé avec un héros qui ne se pose pas de questions n’hésitant pas à tirer dans le dos ou trucider un homme désarmé. Même Dirty Harry, en son temps, n’était pas allé si loin…

Denzel Washington fait le boulot avec un total professionnalisme et est, bien sûr, l’attrait principal du film. On se met à imaginer quand même ce que donnerait un « spin-off » où il serait associé à Bryan Mills et John Wick à la sauce « Expendables ». Ça décoifferait assurément.