Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Il fallait bien qu’il nous en refasse (au moins) un. « Cry macho » son précédent film en avait plus d’un sur sa faim en dépit de sa présence devant la caméra.

Clint Eastwood, cette fois ci, ne se montre pas puisque, a contrario de son précédent film, le cinéaste laisse la vedette à un jeune homme.

Sur un synopsis qui n’est pas sans rappeler quelque peu celui du « septième juré » (avec Blier) et « 12 hommes en colère », Eastwood nous propose une réflexion qui nous, spectateurs, prend à partie également : serions nous prêt à nous livrer à la police pour un crime que nous avons commis mais  qui a déjà un coupable tout trouvé ?

C’est la question que ne cesse de se poser le personnage central du film tandis qu’il est juré d’un procès dont il est, lui, en fait le coupable.

Disons le tout de go : le film est prenant d’un bout à l’autre. Eastwood aborde chaque étape de l’affaire avec minutie et intelligence, sans parti pris.

Mais surtout, le grand Clint va amorcer petit à petit un changement de cap notamment entre les deux principaux protagonistes, le juré / coupable et une procureure carriériste qui semble se préoccuper plus de son élection à venir que de l’identité du coupable.

Le cinéaste nonagénaire affiche encore une pleine forme dans sa mise en scène. Avec son lot de jolies trouvailles, des teintes d’humour malgré la dramaturgie du propos, Eastwood nous a concocté un polar judiciaire palpitant et efficace.

Et, comme d’habitude dans ses films, il a obtenu le meilleur de ses interprètes. Nicholas Hoult est le choix idéal pour jouer ce (futur) père de famille pris de remords. Et si nous, sur ce blog, on est content des quelques scènes avec Kiefer Sutherland, la palme de l’interprétation revient indéniablement à l’impeccable Toni Colette absolument excellente dans le rôle de la procureure.

Eastwood nous a servi un film haut de gamme d’un bout à l’autre jusque son formidable plan / twist final superbement trouvé qui conclut en beauté l’histoire.