« Millenium : Ce qui ne me tue pas »
On était sans nouvelles de Lisbeth Salander et Michael Blomkvist, cinématographiquement parlant, depuis 2011, année où les deux personnages étaient joués par Rooney Mara et Daniel Craig sous l’œil averti de David Fincher. Pendant un bon moment ces trois là auraient dû revenir pour une suite. En vain...
C’est donc une refonte complète de la saga qui est proposée ici. Nouveaux interprètes et nouveau réalisateur pour un film attendu par tous les fans. A la réalisation Fede Alvarez, le remake de « Evil dead » c’était lui, et devant la caméra Claire Foy et Sverrir Gudnason. Ce dernier, à l’inverse de son prédécesseur, n’a pas grand chose à défendre tant son personnage est relégué dans les bas fonds de l’intérêt suscité par le cinéaste en vigueur. Clairement c’est désormais Lisbeth Salander, le personnage de loin le plus intéressant, qui est mis en avant. C’est à Claire Foy qu’incombe donc cette tâche de jouer les James Bond au féminin, ce qui offre un certain paradoxe avec la présence de Daniel Craig dans le précédent opus. L’actrice confirme ici son année royale entamée par un Golden Globe et continuée par le « Paranoïa » de Soderbergh et « First Man ». Claire Foy magnifie le rôle et s’inscrit dans la lignée des femmes fortes. On ne va pas,malgré tout, se mentir, l’actrice ne nous fait pas oublier Rooney Mara la Lisbeth Salander de Fincher. Moins ambiguë que la précédente, Foy assure dans les scènes d’action mais n’apporte jamais ce degré de mystère qui fait le charme du personnage. Ce dernier se place ici davantage comme un super agent au féminin. Sans surprise donc.
Mais si c’était là le défaut majeur du film, il serait facile de s’en accommoder. Le gros hic ici, ce sont toutes les situations rocambolesques que l’on veut faire avaler aux spectateurs. Ce n’est pas tant que l’on soit dupe à attendre une totale crédibilité aux scènes d’action de ce genre de film, mais il faut savoir se donner des limites. Que n’a pas le cinéaste. Notre héroïne parvient donc à prendre le contrôle d’un aéroport avec un smartphone, surélever un pont avec la même facilité que vous à ouvrir une porte, anticiper les réactions niaises de ses ennemis et l’on en passe des meilleures, histoire de ne spoiler. Mais, l’air de rien, le film bascule lentement mais sûrement vers le navet total. Complètement incapable de redresser la situation, Alvarez nous plombe définitivement vers le ridicule et le pathétique au gré de séquences qui deviennent ultra téléphonées et ridicules. L’extrême fadeur de l’ensemble fait de ce film assurément l’un des pires de l’année...
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