Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Enfin ! Tourné en plein pic international du covid, en 2020 donc, ce nouvel opus des aventures d'Ethan Hunt et sa team n'a eu de cesse d'être reculé. Le dernier changement de date eut lieu l'an dernier quand Paramount annonça le décalage de sortie du film d'une année entière pour éviter à Tom Cruise d'être en concurrence avec lui même et sa suite de "Top Gun".

L'impatience était de rigueur alors que la série ne semble jamais faiblir et même, pourrait-on même prétendre, qu'elle semble s'améliorer d'un épisode à un autre ce qui, vous en conviendrez, est assez rare. L'apparition de la bande-annonce, il y a bien longtemps déjà, avait accentué encore plus notre envie de découvrir cette nouvelle aventure d'Ethan Hunt.

Tel un James Bond, les "Mission : impossible" commencent chaque fois par un pré-générique. Comme pour concurrencer celui particulièrement long du dernier opus des aventures de 007, celui-ci dure une bonne vingtaine de minutes avant que n'apparaisse le célèbre générique et son fameux thème musical signé par Lalo Schifrin. Un pré-générique qui monte gentiment en puissance avant que n'apparaisse notre héros qui ne perd pas cinq minutes pour entrer en action.

La star Tom Cruise sait faire connaitre ses attendus sur un film de la série : le producteur qu'il est demande un scénario où il pourra, une nouvelle fois se surpasser. Il sait que ses fans attendent cela de lui. Et peu importe que le bougre ait désormais 60 ans. Il saute, il court, il virevolte comme un jeune de 20 ans bravant toutes les peurs possibles pour se lancer dans des cascades toujours plus dingues. Et le spectateur que l'on est en a clairement pour son argent : le film enchaine les séquences spectaculaires avec, pour point d'orgue, une séquence à bord de l'Orient-Express à couper le souffle. 

Tant pis si, au passage, le film contient des énormités et des grosses ficelles  (la voiture de flic avec sa porte grande ouverte et les clés sur le contact toute prête pour être volée, sérieux ??) mais qu'importe ! Après tout, on n'est pas là pour rechercher de la crédibilité même si le thème du scénario est bien d'actualité avec ce combat inattendu entre Hunt et une puissante intelligence artificielle. Ce combat est assez paradoxal quand on sait que l'opus suivant est quelque peu bloqué par la grève des scénaristes qui manifestent notamment contre... l'intelligence artificielle utilisée pour l'écriture des histoires...

Côté mise en scène, rien à redire : Christopher McQuarrie est devenu un vieux routier de la saga, il en est ici à son troisième épisode, et prouve une fois de plus tout l'art de maitrise qu'il a pour les scènes d'action. Tant pis si, au passage, les scènes dites sentimentales semblent, pour le coup, être moins sa source d'inspiration.  Mieux vaut cela que l'inverse dans ce type de film...

L'interprêtation est, une nouvele fois top. Comme écrit sur ce blog à propos d'un opus précédent, Tom Cruise est clairement la star du film. Pour autant, ses partenaires savent, pour la plupart, se démarquer pour ne pas être que de simples faire valoir. Si Simon Pegg et Ving Rhams continuent à seconder l'ami Tom avec leurs personnalités bien à eux, ils sont rejoints ici par quelques nouvelles têtes appréciables dont on retiendra surtout deux noms, féminins, en les personnes de Vanessa Kirby et la française Pom Klementieff qui, dans le rôle d'une implacable tueuse à gage, est remarquable. 

On ne voit clairement pas passer les presque trois heures d'un film qui nous tient en haleine d'un bout à l'autre, en ne négligeant pas l'humour, s'avérant, à l'arrivée, être un pur spectacle de divertissement à découvrir impérativement au cinéma. Dire qu'il va nous falloir un an maintenant.à patienter pour l'épisode suivant. Une bien longue attente.