"Never let me go"
Il y a des films que l'on attend beaucoup et dont on ressort terriblement frustrés tant la déception est grande. "Never let me go" fait partie de cette catégorie. Le film part d'une bonne idée de départ (des clones humains "élevés" dans le seul but de donner des parties vitales de leurs corps et donc amenés à mourir jeunes) mais tellement de questions sans réponses et d'invraisemblances prennent le dessus que le gâchis est total. On se demande tout du long du film pourquoi aucun des clones ne se rebelle contre la destinée qui est la sienne ? La question est d'autant plus logique qu'à aucun moment les clones sont retenus prisonniers. L'échappatoire est sans cesse possible. On peine aussi à imaginer qu'aucun humain, alors que ces sacrifices sont connus de tous, ne s'insurge contre cet euthanasie, cette peine de mort à peine voilée... Dans une Europe où les meurtriers, les barbares sont parfois relâchés au bout de quelques années, on ne peut concevoir que personne ne s'offusque de la mise à mort de jeunes innocents.
La mise en scène plombante de Mark Romanek n'arrange rien. Cumulant les scènes à coups de violons, le cinéaste cherche à faire pleurer son spectateur sans guère de subtilité.
Enfin les actrices principales, que l'on apprécie tant d'habitude, en font des tonnes. Keira Knightley nous sert un personnage à la souffrance si palpable, avec tout le petit manuel de l'actors studio illustré (je souffre, je crispe mon visage, je boîte...) que l'on en rigole plus que l'on en pleure.
Mais la palme revient à Carey Mulligan. L'actrice que l'on avait adoré dans "Une éducation" nous joue un personnage mono expressif dont le jeu consiste à pleurer, ou en tout cas à rougir des yeux, dans TOUTES MAIS ALORS VRAIMENT TOUTES les scènes du film. Cela tire à l'écoeurement complet tant son jeu monolithique et monotone est poussé à l'exagération.
La vraie déception de ce mois de mars.
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