Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Ça pourrait être la chanson de Paul Misraki adaptée en film :"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? Qu'est ce qu'on attend pour faire la fête ?".

Manu Payet, enfin son personnage, aurait sans doute eu besoin de se la faire écouter avant de faire un choix qu'il va sans doute payer très cher.

En même temps, il nous aurait privé de ce joli petit film plein de tendresse qui est la bonne surprise du moment de notre cinéma hexagonal.

Cyril Gelblat nous sert une belle histoire, bien dans l'air du temps, qui ne tombe jamais dans une certaine guimauve et qui sait, bien au contraire, alterner avec une même justesse moments douloureux et instants d'humour.

Dans cet ordre d'idées, on a donc droit à des scènes réellement savoureuses et bien construites comme cet espionnage téléphonique qu'obtempère Manu Payet pour participer à un dîner familial ou encore cette séquence drôle qui voit notre héros raconter un article d'un journal d'actualité africaine comme s'il s'agissait d'un conte pour enfants. On en oubliera pas bon nombre de scènes que l'acteur partage avec ses partenaires, essentiellement féminines qui sont particulièrement réussies avec une mention spéciale à Aure Atika qui joue avec beaucoup de tendresse et d'humilité la grande soeur.

Manu Payet confirme ici son envie de se détacher des comédies pures pour proposer d'autres facettes de son talent en se faisant quelque part le porte parole d'une génération de trentenaires , prenant, en quelque sorte, la place qu'occupait un Édouard Baer dans ce genre de films il y a une dizaine d'années.

Le résultat de ce choix artistique fait par l'acteur est plutôt concluant pour le moment, pour preuve l'excellent moment qu'il nous fait passer à travers ce film qui n'aura de cesse d'étonner jusque son final assez inattendu il faut bien l'avouer. Bref vous pouvez courir le voir sans risque d'ennui.