Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Amateurs de vins ce film devrait vous ravir ! Le milieu viticole a été rarement exploité au cinéma. Citons ces dernières années l'excellent "Sideways". Cerise, ou plutôt raisin, sur le gâteau, le film de Gilles Legrand est doté d'un scénario assez solide pour tenir le spectateur en haleine. Sans temps mort, le film nous plonge dans un affrontement verbal haut de gamme qui atteint parfois des sommets de dureté dans le phrasé.

Mais le must du film est un casting impeccable fort bien choisi. De la jolie Anne Marivin au trop rare Patrick Chesnais en passant par Valérie Mairesse, ces visages bien connus entourent un trio de tête composé par Nicolas Bridet, Lorànt Deutsch et Niels Arestrup. Mais c'est ce dernier, tel le patron qu'il est, qui domine la plupart des scènes face à des comédiens qui tentent d'exister tant bien que mal. A commencer par Deutsch qui s'en sort bien dans un rôle plus consistant qu'à l'accoutumée. De là à dire qu'un grand acteur est né serait assez exagéré mais reconnaissons qu'il sait donner corps à son personnage sans être complètement écrasé par le grand acteur en face de lui. On a droit, de ce fait, à quelques face à face mémorables où les répliques sont piquantes comme un vin qui aurait viré au vinaigre. Ce n'est pas tant de Niels Arestrup qu'il a à s'inquiéter mais également de Nicolas Bridet la révélation du film, excellent en fils providentiel. Le titre du film a d'ailleurs cette intelligence de créer l'ambiguité pour ce qui est de savoir à qui s'adresse ce message même si, sur la fin, le spectateur a pu se faire une idée. 

Ne manque finalement à ce film qu'un Claude Chabrol qui nous aurait concocté un suspense Hitchcockien à l'ensemble de cette oeuvre. Peut être que Gilles Legrand est tenté de suivre les pas de son illustre regretté ainé mais il n'en est pas encore au niveau. On peut légitimement dire qu'il est sur la bonne voie et qu'il nous donne l'envie, en sortant de la salle, d'aller au restaurant nous commander une bonne bouteille