« Killers of the flower moon »
Pour beaucoup, c’était LE film le plus attendu de l’année. Pensez donc : un film d’abord destiné pour une plateforme (Apple Tv) mais qui finit par avoir une « dérogation » pour sortir en salles, y compris chez nous en France où, pourtant, les règles sont strictes.
Et puis, ce nouveau film du maître Scorsese est aussi le premier où il réunit ses deux acteurs fétiches que sont Robert de Niro et Leonardo DiCaprio, lesquels avaient été cependant déjà partenaires dans « Blessures secrètes » il y a presque 30 ans (!).
« Killers of the flower moon » sort en salles avec le label « chef d’œuvre », obtenu en amont au festival de Cannes cette année, qu’il semble impossible de contester au risque de se faire jeter dans la fosse aux lions la tête la première. On ne touche pas à la légende Scorsese !
Sur ce blog, où nous ne sommes pas toujours les premiers fans du réalisateur de « Raging Bull », nous nous sommes pris un coup de stress : et si nous n’aimions pas le film ? On a le droit ?
Armés de cette insoutenable pression, nous nous plongés dans la pénombre de notre salle de ciné, la boule au ventre, mais fin prêts à (sur) vivre aux 3 heures 26 que dure le film.
A l’issue de ce marathon, nous avons survécus et, mieux même, nous avons adoré !
Tout d’abord, clôturons d’emblée le débat autour de la durée du film. Elle a créé une certaine réticence chez certains dont la connaissance cinéphile ne doit pas contenir les œuvres majeures que peuvent être des « Autant en emporte le vent », « Cléopâtre », « Les dix commandements »… mais je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne doivent pas connaître… donc soyez assurés que le film se voit sans ennui d’un bout à l’autre mais comment, diantre, pouvez-vous en douter alors que 3h (ou presque) de « Fast and furious 25 » ne vous gêne point ?
Passé ce « détail », nous pouvons nous consacrer à décrire le fond de ce film qui était fait pour le cinéma, on n’en doute plus. Parce que les paysages y sont magnifiés, la reconstitution méticuleuse, les plans d’une justesse inouïe… Scorsese a pensé chaque plan avec grandeur, alors que son film montre plutôt la décadence…
Le cinéaste nous propose une histoire hallucinante et pourtant assez méconnue de l’histoire américaine dont on devine que personne, là-bas, tient particulièrement à se remémorer…
Et pourtant Scorsese nous propose une vraie leçon avec le franc parler de son cinéma et l’aspect sans filtres qui est la marque de sa légende. Son portrait d’une élite blanche prête à tout pour s’accaparer le pétrole d’indiens est dur, sanglant, dérangeant… mais surtout captivant ! On se laisse littéralement embarqués dans le film sans jamais trouver une scène non indispensable.
Parce qu’il a donc devant sa caméra, pour la première fois, DeNiro et DiCaprio, il n’allait pas se priver de leur permettre de se donner la réplique à outrance au gré de scènes d’une rare intensité. Comme chien et chat, les deux légendes se reniflent, se défient, pour finir vainqueurs ex æquo même si on pourra toujours titiller sur le jeu parfois en surplus de Leo qui semble vouloir imiter son illustre aîné. Qu’importe ! Voir ces deux-là là face à face est forcément un régal de cinéphile et, à ce titre, ils nous procurent un plaisir immense.
Reste que, face à ces monstres sacrés, on retient presque davantage LA révélation du film : Lily Gladstone est sidérante d’un bout à l’autre et emporte tout sur son passage. Charismatique à chacun de ses sourires, l’actrice se montre bouleversante au fur et à mesure que son personnage s’embarque dans des abîmes orchestrées par ceux qu’elles croient être ses alliés.
Sachant que le reste du casting est impeccable aussi, Jesse Piemons notamment auquel s’ajoute le plaisir de revoir John Lithgow et Brendan Fraser, on a face à nous effectivement une œuvre majeure de son réalisateur. Indéniablement un grand film qui fera date dans l’histoire du cinéma à coup sûr.
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